Semaine européenne du développement durable - Interview
A l’occasion de la Semaine Européenne du Développement Durable, découvrez l’interview de Karine, Cheffe de Projet Energie et Développement Durable chez Otélio, société du Groupe OTE spécialisée dans l’Ingénierie du Développement Durable.
« Je participe à déclencher une dynamique pour toujours avancer et trouver des nouveautés pour construire les bâtiments de demain dans le respect de notre environnement, tout en accompagnant les citoyens et les communes dans l’évolution des comportements ».
Karine, tu es Cheffe de Projet Énergie et Développement Durable chez Otélio, société d’Ingénierie du Développement Durable, membre du Groupe OTE. Peux-tu nous parler de tes missions ?
J’en ai plusieurs, la première est celle de la maîtrise d’œuvre où j’interviens avec mes collègues d’ OTE Ingénierie. Je propose une approche développement durable en phase d’avant-projet avec un rôle de conseil pour la conception bioclimatique des bâtiments auprès des architectes et des maîtres d’ouvrage. Il s’agit de s’assurer d’être conforme aux réglementations en vigueur mais aussi d’aller vers des bâtiments passifs et à énergie positive jusqu’à leur certification. Mon rôle est de faire cohabiter les certifications (BREEAM, LEED, PassivHaus, HQE…) et la conception du bâtiment avec des moyens techniques qui permettent de faire baisser la facture énergétique. L’objectif est de réduire au maximum l’empreinte carbone en travaillant notamment sur l’économie circulaire et l’utilisation de matériaux qui ont un impact faible sur la planète.
Tu accompagnes également les collectivités sur leur Plan Climat ?
Oui, sur leur Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET) et sur leur label Climat Air Énergie dans la certification Territoire Engagé pour la Transition Écologique de l’ADEME. Le Plan Climat est obligatoire pour les EPCI de plus de 20 000 habitants. La certification Territoire Engagé pour la Transition Écologique de l’ADEME permet quant à elle de valoriser l’action des communes en développement durable au-delà de la réglementation. Toutes les initiatives y sont valorisées : mobilité, déchets et gouvernance par exemple.
Quand as-tu rejoint le Groupe OTE ?
J’ai toujours été attirée par les métiers du bâtiment et j’ai très vite eu la volonté de m’orienter dans cette voie, sans doute à cause de mon environnement familial.
J’ai rejoint le Groupe OTE peu après la fin de mes études à l’ENSAIS de Strasbourg (aujourd’hui INSA). Je voulais absolument travailler chez OTE ingénierie quand j’étais étudiante, sur de beaux projets techniques. J’ai d’abord été responsable d’études en Génie Energétique et Climatique, puis détachée au Parlement Européen de Strasbourg pour réaliser ses audits énergétiques. J’ai ensuite rejoint le service urbanisme d’OTE avec ma casquette développement durable.
Depuis 2020, je travaille pour Otélio, toujours dans le Groupe OTE.
Peux-tu nous en dire plus sur ce qu’est un Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET) ?
J’interviens auprès des collectivités pour les accompagner dans la définition de leur stratégie pour réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre et adapter le territoire au changement climatique. Dans ce cadre, j’établis un diagnostic et un état des lieux du territoire afin d’évaluer sa vulnérabilité face au changement climatique. A partir de là je vais travailler sur un programme d’actions qui comporte un volet de concertation avec les citoyens. Il faut interroger tous les acteurs locaux et faire des propositions aux élus avant de faire naître le Plan Climat. Pour cela, on va mettre en place des ateliers thématiques, des panneaux de concertation ou encore rédiger des articles dans les bulletins communaux car le but de la concertation est la co-construction pour assurer l’adhésion.
Une fois le Plan Climat en place, on réalise une première évaluation au bout de trois ans puis au bout de six ans grâce au suivi des indicateurs. On peut ensuite proposer des actions correctives au fur et à mesure et réajuster la feuille de route.
Tu travailles actuellement sur le Plan Climat de la Communauté de Communes de Cattenom et environs. Peux-tu nous donner des exemples d’actions qui vont être mise en place suite à ton intervention ?
C’est un territoire particulier, avec une centrale nucléaire de production d’électricité sur son ban. La collectivité souhaite dépasser l’image énergétique et environnementale qui lui est, de ce fait, associée. A ce titre elle est déjà très engagée dans le développement durable et a la volonté de devenir exemplaire en matière de gestion des déchets. On en a donc profité pour poursuivre le gros travail entamé sur cette thématique. On a également fait des propositions pour aller plus loin sur la permaculture, les énergies renouvelables, la sensibilisation des habitants et les audits énergétiques sur les bâtiments communaux.
Quel est ton objectif quand tu accompagnes une Communauté de Communes sur son Plan Climat ?
Je considère que le pari est gagné quand la Communauté de Communes fait vivre le programme d’actions du Plan Climat jusqu’à se l’approprier. C’est mon rôle d’accompagner et d’adapter le plan aux besoins pour que les élus et les citoyens se l’approprient.
Plus généralement, qu’est-ce qui t’anime dans ton métier ?
J’ai le sentiment que mon travail résonne, il a du sens. Je donne des clés pour que les bâtiments et plus largement les territoires soient plus vertueux au niveau de leur empreinte carbone. Je participe à déclencher une dynamique pour toujours avancer et trouver des nouveautés pour construire les bâtiments de demain dans le respect de notre environnement tout en accompagnant les citoyens et les communes dans l’évolution des comportements. J’ai envie d’offrir et de laisser après moi quelque chose de confortable et en harmonie avec l’environnement. Quand je travaille sur la réhabilitation d’une école, je pense à tous ces élèves qui vont travailler dans les meilleures conditions, avec de la lumière naturelle, à une température et une hygrométrie agréables. En tant que société d’ingénierie on a un rôle à jouer. On a la responsabilité du conseil dans le développement durable car on est au démarrage d’un projet ou d’une réhabilitation.
Si tu avais un message à faire passer durant cette semaine européenne du développement durable, lequel serait-il ?
J’ai la conviction profonde que tous ensemble on peut changer les choses. Chaque petite action peut faire avancer la cause. Le citoyen, à sa propre échelle, peut avoir des idées et les mettre en place. Soyons fiers de dire à nos enfants que nous prenons en compte les enjeux climatiques et que nous faisons bouger les lignes !